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Philippe

Douste-Blazy

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Mon combat politique

Créer des financements nouveaux pour lutter contre l’extrême pauvreté n’est qu’un combat d’ordre politique.

En effet, sans des progrès rapides dans la solidarité mondiale, les vagues de migrations ne cesseront pas. Elles vont même s’accélérer. C’est pourquoi les coupes budgétaires décidées par de nombreux Chefs d’Etats occidentaux – et pas seulement Trump – sont contreproductives. Elles ne peuvent qu’accroître les déséquilibres mondiaux. Si nous ne mettons pas en place les conditions d’une vie digne pour chaque individu - si nous ne créons pas les conditions d’un financement pérenne des biens publics mondiaux, tels que la santé, l’éducation, l’eau potable, la nourriture et l’assainissement - nous n’aurons jamais aucune perspective de mieux réguler notre monde et d’assurer la stabilité de nos sociétés. Oui, il y a un lien direct entre la paix et l’extrême pauvreté, bien connu et déjà maintes fois démontré ! Nous avions déjà conscience que l’ engagement des pays riches à consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide aux pays pauvres resterait sans doute lettre morte.

C’est ainsi qu’est née en 2003 l’idée de trouver des sources de financement supplémentaires qui ne soient pas dépendantes des budgets nationaux : ce sont les fameux financements innovants pour le développement. Ces financements innovants reposent sur une idée simple : mettre les flux de la mondialisation au service des plus pauvres, en prélevant sur ces flux une contribution minime en faveur de la santé, de l’éducation et des autres services essentiels. Ces contributions sont indolores pour ceux qui les payent et plus largement pour le citoyen, et surtout ces prélèvements sont plus prévisibles et stables car ils ne dépendent pas des arbitrages budgétaires annuels des Etats. Cette prévisibilité démultiplie leur impact au service du développement.

Seul ce type d’approche financière est apte à régler le problème mondial de l’injustice à la naissance.

La seule réponse passe par une solidarité internationale assise sur des activités économiques mondialisées qui touchent les 2 ou 3 milliards d’êtres humains qui peuvent acheter des billets d’avion, des abonnements de téléphone mobile qui dépasse 40 euros par mois, des gigaoctets de données mobiles, des titres boursiers, et tout autre flux de la mondialisation galopante. La seule condition pour ce type d’innovation financière : qu’il s’agisse de micro-contribution, complètement indolore à l’unité, mais qui rapportent par le nombre d’achats ou le volume des flux concernés.

Je suis fier qu’avec et grâce à Jacques Chirac, nous ayons pu créer la contribution sur les billets d’avion de 1€ , qui a servi à financer UNITAID. Oui je suis fier d’avoir contribué à fonder cette organisation qui aujourd’hui bénéficie à 320 millions d’êtres humains chaque année. Depuis sa création, cette micro taxe sur les billets d’avion en France a rapporté 6 milliards d’euros à la solidarité internationale. Et comme je regrette que les compagnies aériennes en soient encore à expliquer à leurs passagers que cette contribution sur les billets d’avion est un drame, alors qu’avec cette microscopique somme les passagers contribuent à sauver des millions d’enfants du paludisme, du sida (transmis lors de l’accouchement) ou de la tuberculose...

Oui, je suis fier que nous ayons pus créer la première communauté de brevets pharmaceutiques (“Medicines Patent Pool”) qui permettent aux plus pauvres de bénéficier des médicaments les plus récents et les plus efficaces et qui n’étaient jusque là réservés aux seuls habitants des pays développés. Depuis se création (2012) près de 60 milliards de doses de médicaments ont ainsi pu être fournis aux plus démunis.

Oui je suis fier d’avoir convaincu en 2011 Nicolas Sarkozy de mettre en place une contribution de solidarité sur les transactions boursières. Et il faut l’en remercier. Elle a permis de financer non seulement Unitaid, mais aussi le Fonds mondial de lutte contre les grandes pandémies, et le Fonds Verts pour le Climat. Cette taxe sur les transactions financières rapportait 1,6 milliard à la solidarité internationale.

Trois instruments exceptionnels pour financer une planète plus juste et plus sûre, pour les Français et tous les autres peuples. J’ai été au cœur de la création de ces trois financements innovants, et j’ai ensuite été le garant de l’efficacité de l’utilisation de ces fonds, qui ont changé la vie de millions d’humains. Je sais exactement comment ces fonds ont procédé, leurs succès, leurs échecs, et ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Mais j aurais échoué que deux choses: d’une ne pas avoir convaincu de nombreux pays à faire la même chose et, d’autre part, de ne pas l’avoir connaître au grand public alors que c’est une immense réussite, originale et efficace.

Mon combat politique aujourd’hui est de proposer justement de nouveaux financements innovants assis sur les principaux flux de la mondialisation : le transport maritime, les bourses de matières premières agricoles, les données mobiles, qui viennent s’ajouter aux billets d’avion et aux transactions boursières. 5 contributions, afin de relever 5 défis majeurs, au-delà de la santé, comme celui de l’urgence climatique bien sûr, qui va là encore entraîner des vagues migratoires immenses, celui de la malnutrition chronique.

C’est un combat pour la dignité, pour un monde apaisé, pour préserver l’équilibre de nos sociétés, pour prévenir une troisième guerre mondiale. Un combat pour lequel nous sommes déjà bien partis, sans que nous ne le sachions. Je demeure profondément idéaliste, mais ce que je propose est réaliste, pragmatique, et éprouvé.

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